Courrier de lecteur paru dans la Tribune de Genève et le Courrier au printemps 2000

Serons-nous aussi des hypocrites face à Poutine?

Les dirigeants européens se bousculent pour quémander une place, aussi petite soit-elle, sur l'agenda de Monsieur Poutine. Les œillères se portant très serrées cet été, tous ces prétendus démocrates n'ont aucun scrupules à oublier la réalité de l'horrible guerre qui se mène depuis trop longtemps en Tchétchénie.

Allemands, Américains, Anglais, Espagnols, les dirigeants occidentaux redoublent de courtoisie et d'affabilité pour bénéficier du peu reluisant honneur de figurer sur la même photographie que le tyran russe.

Il faut vraiment espérer que le tapis rouge est assez épais pour éponger le sang de tous les crimes commis au nom de la guerre dans ce pays atrocement mutilé!

Le propos n'est pas de définir ici qui a fait quoi pour commencer, qui a lancé la première pierre, ni qui a répondu lorsqu'il était encore possible de négocier.

Reste que dans notre siècle il est encore et toujours plus inacceptable que 2 communautés en arrivent à cette dernière extrémité que représente la guerre.

Cette boucherie légale est révoltante. Elle consiste à tenter de prendre le pouvoir sur l'autre par l'usage immodéré de la chair à canon, par l'abus des blessures sanguinolentes, par le recours à la misère des épouses, des parents et des enfants devant la mort stupide de ceux qui n'ont pas demandé à être là, pour mourir, les tripes éclatées dans un fossé glacial et boueux de ce coin du monde.

Le slogan est une fois de plus avéré: Si la guerre est la réponse, la question doit être vraiment idiote!"

Et nous, que ferons-nous lorsque nos dirigeants politiques auront des velléités de courbette face au despote sanguinaire qui "tsare" la Russie?

Nous devons refuser de recevoir Poutine en chef d'Etat puissant au sourire carnassier de conquistador.

Si Poutine veut venir chez nous cela ne devrait être que dans le cadre de négociations sur la mise en place d'un processus de paix en Tchétchénie.

Faute de cette condition remplie, il faut déclarer Poutine "persona non grata" sur notre territoire et agir au quotidien pour que cesse la tuerie, ici et ailleurs, maintenant et demain.

Sinon, l'ombre de la complicité du silence marchera toujours dans nos pas!

 

Texte publié dans la Tribune de Genève et Le Courrier au printemps 2000

 

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Alain MARQUET

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