Chabadabada

(sur l'air du film "Un homme, une femme")

Le groupe municipal vert de la Ville de Genève a commencé la législature dans une composition parfaitement équilibrée de 5 femmes et 5 hommes.

Une année plus tard, force est de constater que la situation a changé. Les départs de Marianne Husser, il y a quelques mois déjà, puis de Monica Huber-Fontaine, ce mois-ci, font que nous sommes maintenant 3 femmes et 7 hommes.

Il n'y a plus qu'une femme sur la liste des viennent-ensuite et elle se situe à l'avant dernière place.

Il y a donc de grandes probabilités pour que l'évolution du groupe aille vers une masculinisation plus grande encore.

Cela doit nous interrroger.

Nous proposons, depuis longtemps, les quotas. Nous entreprenons des démarches soutenues auprès des femmes pour obtenir des listes représentatives des 2 sexes, nous pratiquons l'alternance sur les listes aussi loin que cela est possible.

Tout cela pour en arriver finalement au constat décrit ci-dessus.

Cela repose la question de la pertinence de notre démarche concernant les quotas.

 

Selon moi, et j'ai déjà eu l'occasion de le dire à de nombreuses reprises lors des divers séances préparatoires aux élections municipales auxquelles j'ai participé, nous confondons avec obstination l'objectif et le moyen.

Il me parait toujours plus évident que les quotas et la parité doivent être un objectif, un projet social, un aboutissement d'une politique quotidienne et d'un état d'esprit ouvert.

Cet objectif, il nous faut y travailler par tous les moyens législatifs, exécutifs, démocratiques et politiques à notre disposition.

Au contraire de cela, nous en avons fait un moyen très artificiel d'y parvenir par le biais d'une mixité rigoureuse. Et cela, sans même savoir si nos propres membres-femmes disposaient de moyens autres que leurs voix, leurs exigences, leur volonté, leurs négociations intra-familialles, leurs exercices d'équilibrisme professionel, etc...

Que d'énergie à dépenser pour ce dont nous devons faire une simple évidence!

Déjà là un tri bien trop sévère leur était imposé.

A mon avis, ce n'est pas en rusant ou en refusant de voir les réalités de notre société, au sens large ou même au sens de notre seul parti, ce n'est pas en faisant angéliquement croire qu'il est possible et aisé pour une femme de se présenter, de se faire élire et de soutenir le travail parlementaire que nous changerons la société

Le principe de réalité nous amène, et cela avec une extrême violence, à constater que l'équilibre social actuel contraint encore trop souvent la femme, l'épouse, la travailleuse, la mère à retourner à cette ou ces fonction(s), avec en prime l'impression douloureuse d'un échec, d'une incompétence ou d'une liberté illusoire obtenue temporairement puis perdue.

La parité dans nos listes viendra d'elle même ou elle ne viendra pas.

Si elle vient, c'est que nous aurons travaillé longtemps et en profondeur sur la place dont chacun dispose, sur la conquète de l'espace que chacun a le droit et le devoir de revendiquer, sur les moyens que nous mettons en oeuvre pour que cela soit fait, sur l'idéal social que chacun peut représenter porter et servir.

Et non pas parce que nous l'aurons imposé de force, tant aux femmes qu'aux hommes dans la configuration de nos listes.

Il nous faudra ensuite réfléchir, organiser et convaincre d'autres stratégies, d'autres approches, d'autres stimulations de la réflexion dans la population, pour qu'enfin l'équilibre sociétal progresse.

La question de la parité des listes sera alors très secondaire, puisque, hommes ou femmes, cela ne devrait plus avoir d'importance primordiale si ces élu(e)s sont réellement et sincèrement porteurs(euses) d'un projet social paritaire, d'un projet auquel les Verts auront donné les moyens de durer.

Alain Marquet

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Alain MARQUET

Conseiller Municipal - Les Verts

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