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francophone de compilation critique de
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Premier aperçu des
dessous high-tech du plan Vigipirate
Parallèlement au
renforcement sécuritaire du plan antiterroriste, le
gouvernement français veut introduire en urgence,
d'ici la fin de l'année, des dispositions
renforçant les pouvoirs anti-cybercriminalité.
Au menu, données de connexion et chiffrement.
Par Jerome Thorel, ZDNet France 5 octobre 2001
- « Le gouvernement perd son sang froid
», s'exclame la Ligue des droits de l'Homme (LDH)
après avoir pris connaissance des mesures
antiterroristes présentées par le Premier
ministre le mercredi 3 octobre devant
l'Assemblée.
Trois semaines après les attentats qui ont
frappé les États-Unis, Lionel Jospin a
esquissé les grandes lignes de son action. La Ligue
se dit pourtant « stupéfaite » par
certaines des mesures avancées, « de la
privatisation d'une partie des contrôles sur la voie
publique [fouille dans les véhicules
notamment] à l'autorisation de procéder
à des perquisitions en dehors de tout crime ou
délit en passant par le contrôle du courrier
électronique ». Pour elle, « les pouvoirs
accordés aux forces de police et à la justice
permettent, dès aujourd'hui, de contrôler
étroitement les citoyens. En ajouter d'autres revient
à restreindre un peu plus les libertés
individuelles au profit d'une efficacité nullement
démontrée ». Par exemple, avance la LDH,
« la fouille des véhicules avait
déjà été déclarée
anticonstitutionnelle en 1977 ».
Vers un renforcement des mesures coercitives
Après l'offensive de l'administration Bush
et de son Patriot Act, et alors que les autorités
britanniques ont décidé de contrôler
plus systématiquement les échanges internet
des particuliers, une question demeurait en suspens :
quelles options adopterait la France au chapitre des
nouvelles technologies ? Lionel Jospin a promis plus de
pouvoirs « aux juges [pour] contrer plus
efficacement l'utilisation à des fins criminelles des
nouvelles technologies de la communication. »
Les conseillers de Matignon avancent que des
amendements pourraient être ajoutés au projet
de loi sur la sécurité quotidienne,
examiné avant la trêve estivale par
l'Assemblée, et en cours d'examen par le
Sénat. Pour cela, nos sources dans l'entourage du
Premier ministre indiquent que des mesures
déjà inscrites dans le projet de loi sur la
société de l'information (PLSI), seront
extraites avec l'espoir que le Parlement les valident avant
la fin de l'année. Ces amendements à la loi
sur la sécurité concernent la conservation des
données, et l'accès de la justice aux
données protégées par du
chiffrement.
Au chapitre des "données de connexion",
c'est-à-dire les traces qui restent de l'utilisation
du moindre réseau télécoms public
(mobile, fixe, données, voix, etc.), il s'agit
d'inscrire rapidement dans le droit le principe de la
"conservation préventive". La durée moyenne
est toujours fixée à 12 mois, et Matignon
compte sur un décret, qui sera visé par la
Cnil, pour déterminer quels types de données
seront exactement concernées. Dans la LSI, ces
mesures n'auraient eu aucune chance d'être
adoptées avant mi 2002.
La cryptographie dans la ligne de mire
Le PLSI aborde également la question des
interceptions (accès aux contenus des messages sous
mandat judiciaire ou administratif) en réglementant
la cryptologie. Les messages brouillés rendant les
écoutes inopérantes, le PLSI encadre le
chiffrement en obligeant toute personne possédant la
clé d'un code secret à la communiquer à
la justice, toute infraction étant passible de 3
à 5 ans de prison. Pourtant comme le dit la LDH, la
justice a déjà assez de moyens pour «
contrôler étroitement les citoyens ». En
revanche l'éventualité de brider les logiciels
pour y inclure une "backdoor" n'est pas du tout dans l'air
à Paris, nous a-t-on assuré. Partant du
principe qu'un groupe terroriste serait le premier à
ne pas les utiliser...
Ce volet de la LSI sera lui aussi
intégré en tant qu'amendements à la loi
sur la sécurité quotidienne. Un magistrat a
fait remarquer aux conseillers de Matignon que le fabricant
d'une porte blindée doit donner la clé
à la police si la vie de personnes est
menacée, lors d'une prise d'otages par exemple.
Même principe pour les fournisseurs de solutions de
sécurité informatique, nous a-t-on dit en
substance.
Parallèlement, le ministre de
l'Intérieur a rendu visite lundi à la
commissaire principale Catherine Chambon, qui est à
la tête de la grande agence de "cyberflics", l'Office
central de lutte contre la criminalité liée
aux technologies de l'information et de la communication
(OCLCTIC). Le ministère de l'Économie et des
finances dévoilait hier la cellule "Finter" de lutte
contre les réseaux de financement des groupes
terroristes. Finter s'ajoute à l'unité Tracfin
spécialisée dans le renseignement financier.
« Suite aux attentats, le dispositif de contrôle
des avoirs des entités liées aux Talibans ou
à Oussama Ben Laden a été
renforcé en France par l'adoption d'un décret
le 25 septembre 2001. »
Le choix de la facilité ?
Bercy indique ainsi que « les fichiers
bancaires font depuis le 11 septembre l'objet d'une
surveillance accrue », et que trente banques
françaises sont actuellement sous surveillance pour
leurs relations douteuses avec les réseaux
terroristes.
La version musclée et high-tech du plan
Vigipirate reste à construire. Pour l'instant, le
contrôle des réseaux informatiques publics
semble être une arme plus facile à brandir que
la surveillance des réseaux informatiques opaques du
monde de la finance. Après les attentats, les
services du gouvernement conviennent que le secret des
correspondances et le secret bancaire sont deux dilemmes
qu'il faudra gérer en parallèle dans le cadre
des aspects technologiques de Vigipirate.
Source: http://federation-anarchiste.org/guerre
Webmestre: Alain
MARQUET
alain.marquet@worldcom.ch

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